GÉOPOLITIQUE
A:Les caractéristiques des dictatures africaines :
1: localisation des dictatures :
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Légende:
Rouge : Régime totalitaire (dictatorial/royauté) : Le totalitarisme désigne un mode de gouvernement, un régime politique dans lequel un parti unique détient la totalité des pouvoirs et tolère aucune opposition (monopartisme), exigeant le rassemblement de tous les citoyens en un bloc unique derrière l'Etat.
Le totalitarisme est un mode de fonctionnement de l'Etat dans lequel celui-ci prétend gérer, outre la vie publique, la vie privée des individus (régime policier, encadrement de la jeunesse et des relations professionnelles...).
Jaune: Régime hybride :La diversité d'évolutions des différentes nations et, en conséquence, de leur régimes, fait que plusieurs fonctionnent sur des systèmes intermédiaires entre démocraties et régimes totalitaires.
Vert: Démocraties : C'est le gouvernement par le peuple et pour le peuple qui exerce son droit de décider soit directement soit plus souvent par ses représentants élus.
2 : Une concentration importante :
Les dictatures africaines ont toutes une particularité commune : Un passé colonial.
En effet ce passé a marqué les mentalités des gens vivants sur place se faisant un idée trop rapide des Européens/colons/blancs. Ils ont mystifié tout ce qui se rapportait à l'homme Occidental.
Les pays africains avaient de nombreux objectifs depuis leur indépendance. Pour les atteindre, ces Etats africains ont estimé qu’une démocratie à « l’occidentale » n’était pas la bonne solution pour développer le pays . En effet , les démocraties risquaient de diviser le peuple en différents partis se qui porterait préjudices à la reconstruction du pays.
La solution ? le parti unique, vanté de manière doctrinale pour faire croire que ce type de régime était le meilleur pour unir la nation… Ensuite, ces régimes aux partis uniques sont devenus des régimes autoritaires, ils n’ont bien sûr pas remplis les objectifs qu’ils s’étaient imposés .
Sont ensuite intervenu les militaires qui grâce à des nombreux coups d’états, se justifiant en disant qu’ils voulaient mettre fin à des régimes civils corrompus, se sont à leur tour imposé, soit-disant provisoirement. Et comme les régimes civils, ils ne sont jamais retirés et ont même eu le soutien des puissances occidentales qui les considéraient comme les garants de l’ordre social.
Depuis les indépendances l’écrasante majorité des pays africains est gouvernée par des régimes politiques qui n’ont d’État que le nom. En l’absence de contre pouvoirs reconnus, de différenciation entre sphère publique et sphère privée, d’administration neutre et impartiale, d’institutions de contrôle et de sanction, de règles du jeu universelles et valables pour tous, ils s’apparentent aux bandes de bandits qui dominaient l’Occident avant le Moyen Age.
Souvent mis en place avec des complicités occidentales, bon nombre de ces régimes ne tiennent aujourd’hui que grâce au soutien politique de leurs anciennes puissances coloniales. Jusqu’à quand ?
Caractéristiques des États bandits
modalités illégales et illicites de prise de pouvoir (coup d’état, élection truquée…)
racket et razzia comme mode d’enrichissement
prédominance du chef autour duquel est organisée, structurée et hiérarchisée la Bande
précarisation du droit et des institutions du pays
3: Les dictateurs doivent tant à la France :
Des responsabilités françaises historiques :
La mise en place des dictatures complicité directe (fournitures d’armes, de mercenaires, de soldats) ou indirecte (silence qui vaut consentement)
Le maintien des liens ex : aide militaire, économique via l’Aide Publique au Développement (Gabon), validation ou soutien d’élections truquées (Tchad, Togo)
Le double discours (discours pro-démocratie et maintien des relations occultes)
La complicité directe dans certains conflits post coloniaux (ex: le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994)
Le rôle des multinationales françaises dans le pillage du continent, le maintien de relations clientélistes, la déstabilisation politique et militaire (ex: Elf au Congo, en Angola, Bolloré en Côte d’Ivoire…)
Aux origines des dictatures :
État et démocratie modernes sont le fruit de processus historiques qui ont d’autant mieux abouti qu’ils n’ont pas été contrariés ou compromis par des interventions extérieures.
Si le continent africain a connu lui aussi des formes d’institutionnalisation politique et administrative (empires, Cités-état), jusqu’au 19 ème siècle, la colonisation a opéré une rupture brutale dans le processus.
L’Etat colonial était en effet une régression de l’Etat moderne, car rien ne limitait vraiment le pouvoir du gouverneur et de ses collaborateurs, ni la corruption, l’enrichissement personnel et la répression.
Avec la décolonisation, l’Etat colonial a souvent régressé très sensiblement vers une Bande de bandits avec un taux de criminalisation élevé. Tout cela sous l’influence de démocraties occidentales, dont la France, qui ont confisqué les indépendances et contribué à ruiner les espoirs démocratique qui en émanaient (assassinat des leaders démocrates, soutien aux dictateurs « amis »).
B: La vie en dictature :
1: Le peuple:
Le peuple vivant sous le joug d'une dictature est réduit à la limite de l'exploitation.
Il subit toute sorte de pressions de la part du Parti politique en place.
Ce peuple souvent muselé par une politique de censure forte, n'a pas accès aux libertés comme dans un autre régime politique. La liberté d'expression est régie par le gouvernement. Toute tentative de rébellion/opposition est sévèrement réprimée par l'emprisonnement ou la peine de mort.
En plus d'une expression contrôlée par un gouvernement peu permissif, les allées et venues des gens sont sans cesse contrôlées. La liberté de circuler est sujette à des limitations strictes et surveillées soit par l'armée/police soit par des milices d'état. L'état met souvent en place un couvre-feu.
Enfin le peuple vit souvent dans des conditions de pauvreté avancées. Le taux de chômage est élevé car l'état contrôle l'emploi dans les différentes institutions (il faut être partisan du parti unique pour travailler pour l'état. par ex : professeur.). La famine ronge le pays, beaucoup de pays d'Afrique (en particulier d'Afrique noire ) ont un taux de sous-nutrition très élevé. Pour subvenir à leurs besoins les gens sont obligés de voler, ce qui entraine un sentiment d'insécurité accru
2: Les dictateurs :
Les chefs, si cruels soient-ils, sont l'objet d'un culte de la personnalité sans limite. Ils sont portés au rang de fierté de la nation. Les adorateurs de ces "demis dieux" sont récompensés par les chefs. Le peuple est aveuglé par l'image du libérateur de l'ancien pouvoir et ne voit pas que le pouvoir n'a pas changé du tout et que sa situation n'a pas évoluée. Les dictateurs doivent avoir un fort charisme pour pouvoir manipuler leurs citoyens.
Le dictateur Africain arrive souvent au pouvoir de manière illégale :
-Putsch : Si c'est un militaire qui prend le pouvoir.
-Coup d'état : Une personne se proclame président (dictateur)
-Élection truquée : Aux dernières élections en Tunisie, Mr Ben Ali avait réussi à avoir 90% des voix pour lui… Étrange.
Les dictateurs sont ensuite les maîtres incontestés sur un territoire. Ils abusent donc des richesses de leur pays, ils délaissent le peuplent dans la misère, s'occupant de s'enrichir jusqu'au moment ou un autre dirigent prendra leur place. Les inégalités entre le peuple et le dictateur sont gigantesques. Les deux ne vivent pas dans le même monde.
En conclusion le dictateur souvent arrivé au pouvoir illégalement est déifié par les citoyens de son état. Ils voient en lui l'aube d'un régime nouveau. Contrairement à cela, le dictateur va profiter de son poste pour s'enrichir et assoir son pouvoir pour peigner le plus longtemps possible.
3: Exemples de dictateurs :
AMIN, Idi Dada (1925 - 2003 )
Ancien boxeur, Amin est passé par les rangs de l'armée dans les années 1960, et a pris le pouvoir suite à un coup d'État militaire contre le premier président de l'Ouganda, Milton Obote. Son règne a été marqué par une répression brutale, la torture et autres actes de violence. «Des corps ont été trouvés avec les organes génitaux, le nez, le foie et les yeux disparus. Les camps de prisonniers ont commencé à se remplir de citoyens, où les détenus sont amassés les uns les autres et battus à mort avec des marteaux. La plupart des sources suggèrent que près de 300000 personnes ont été tuées par les forces de Amin. D’autres sources indiquent que 60000 Kenyans d'ascendance asiatique (indo-pakistanaise) ont été expulsés du pays. En 1976, Amin s’est proclamé président à vie. Le gouvernement d’Amin s’est fortement militarisé, avec des tribunaux militaires qui se substituent au droit civil, des soldats nommés à de hauts postes, et des ministres civils sont soumis à la discipline militaire. Sur la base d’un présupposé droit de propriété tribal, Amin envahit la Tanzanie en 1978, dans une apparente tentative de détourner l'attention du monde de la situation de l’effondrement économique de l'Ouganda. Cette initiative échoua, car les troupes d’Amin ont été contrées par les Tanzaniens, ce qui obligea le dictateur à fuir vers l'Arabie saoudite, où il séjourna jusqu’à la fin de ses jours, le 16 août 2003. Durant son séjour, il bénéficia d’une aide mensuelle 1400 dollars US allouée par l’Etat saoudien. Amin a laissé l'Ouganda avec une dette estimée à 250 millions de dollars. Amin a été surnommé «Adolph Hitler de l’Afrique ».
Bokassa, Jean-Bedel (1921 - 1996)
Jean-Bedel Bokassa a été président de la République centrafricaine de 1966 jusqu'en 1979. Bokassa a servi dans l'armée française et a aidé à établir la nouvelle armée indépendante de la RCA ; il a pris le pouvoir suite à un coup d'État militaire contre le président David Dacko en 1966 et presque immédiatement a aboli la Constitution du pays. En 1972, il s’est déclaré président à vie, et en 1976, s’est fait couronner «empereur» dans une cérémonie fastueuse qui a coûté pas moins de 30 millions de dollars US. Bokassa se passionnaient de lucre, de volupté et de brutalité. Sa fortune personnelle s’élevait à 125 millions US $, Et pour les brutalités il ne le cédait en rien au zèle des ses hommes de mains, n’hésitant pas à mettre la main à la pâte. Bokassa a été personnellement impliqué dans des atrocités, notamment de torture, d'exécutions et même de cannibalisme. Bokassa a été déposé par l’armée française sur ordre de Paris en 1979 au profit de son ancien rival et neveu David Dacko. Il a été exilé en Côte d’Ivoire puis en France. Mais 1986 sa tentative de retour au pays se solda par un échec. Il fut arrêté, reconnu coupable et condamné à mort pour crimes contre l'humanité. Cette peine a été commuée en emprisonnement à vie. Ce qui donna à l’ex-empereur le temps de publier un livre en 1993 dans lequel il exprimait sa déception à l’égard de la France qui l’aurait trahi. Malgré ces agitations, Bokassa avait une vie privée particulièrement remplie, avec dix-sept femmes et près de cinquante enfants! Il est mort d'une crise cardiaque en 1996.
Kadhafi, Mouammar (1942 -)
Kadhafi est arrivé au pouvoir en Libye suite à un coup d'État perpétré contre la monarchie en 1969. Son attitude «antioccidentale" le met en conflit régulier avec les États-Unis qui l’ont régulièrement accusé de soutenir des organisations terroristes, à commencer par l’Organisation de libération de la Palestine. Kadhafi contrôle tous les médias en Libye et ne tolère aucune critique. Dans les années 1980, Kadhafi a mis en place des escadrons de la mort destinés à assassiner ses dissidents vivant à l'étranger. Les procès politiques en Libye ont lieu à huis clos et les délinquants sont régulièrement torturés. Certaines sources indiquent que Kadhafi est devenu plus modéré dans la période récente, notamment depuis la politique de contre-offensive directe initiée par Ronald Regan qui n’a pas hésité à faire tirer des missiles destinées à Kadhafi en personne, et surtout depuis le sort tragique de Saddam Hussein qui n’a pas manqué d’avoir un effet direct sur son anti-occidentalisme subversif.